Renoncer à soi-même... vraiment ?

Juin 2001

Subir ou réagir ? Un homme doit-il accepter de vivre écrasé par un père autoritaire, culpabilisant et humiliant ? Une femme doit-elle se soumettre à son mari jaloux et violent, et qui contrôle tous ses faits et gestes ?

Depuis que ce ministère existe, nous avons eu souvent l’occasion de constater dans nos entretiens combien les paroles de Jésus étaient faussement interprétées. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » (Matth. 16 :24).

Depuis des siècles, on a présenté le vrai chrétien comme celui qui se sacrifie, qui se soumet, qui accepte de souffrir. Pour certains d’entre nous, le mot le plus difficile à prononcer est « non ». Surtout si nous avons été éduqués à croire qu’un bon chrétien, que des parents responsables, que des épouses attentionnées, que des travailleurs dévoués, ne disent jamais non. En présence de ceux qui cherchent à l’appliquer ou qui se révoltent tout en subissant cet état d’esprit, nous avons l’impression qu’un « ministère » de mort est à l’œuvre en eux. Or, Dieu veut que nous choisissions la vie, le « ministère de l’Esprit » (2 Cor. 3 :7-8).

Un homme doit-il accepter de vivre écrasé par un père autoritaire, culpabilisant et humiliant ? Une femme doit-elle se soumettre à son mari jaloux et violent, et qui contrôle tous ses faits et gestes ? Le ministère de la grâce et de la libération serait-il en fait de venu le ministère de l’horreur et de la malédiction ? Pauvre christianisme ! Il est temps de revenir aux fondements anciens… vraie vie et vraie liberté en Jésus-Christ.

Mais cet état d’esprit est tellement ancré dans notre culture judéo-chrétienne qu’il faut parfois beaucoup de patience et d’inspiration divine pour convaincre ceux que nous rencontrons que Dieu n’a que faire de nos sacrifices (Ps. 40 :7). Lorsque Jésus parle de renoncement à soi-même, c’est pour une vie abondante et non un devoir aliénant. Il a le plus grand respect pour chaque homme ou femme, dont il veut restaurer la dignité.

Allons-nous tomber alors dans l’excès inverse ? L’homme peut-il faire tout ce qu’il veut, comme il veut ? Certes non. Mais Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Ne faut-il pas que nous soyons délivrés de nos chaînes (Luc 13 :16) qui nous empêchent d’exister, d’être debout, de vivre, de marcher, de respirer – physiquement, psychologiquement, et spirituellement ?

Bernard Bally

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