Que reste-t-il de l’humain ?

Mars 2007

"Si quelqu‘un est en Christ, il est une nouvelle créature..." (2 Cor. 5:17) La spiritualité chrétienne est souvent comprise comme un renoncement à soi-même. Malheureusement, il y a une grande confusion à ce sujet.

Par exemple, on pense que les autres sont plus importants que soi, que le chrétien est au service des autres… etc. La règle semble être : "Plus je n’existe pas, plus je suis spirituel". Quelle horreur ! Comment peut-on être heureux en n’étant "rien" ? Nous sommes pris dans un dilemme. To be or not to be… disait un auteur célèbre. Or, Dieu ne nous demande pas de renoncer à notre humanité !

Mais alors, de quel renoncement Jésus parle-t-il ? Par ses paroles, il nous invite à renoncer à notre manière de vivre égocentrique, à notre volonté propre qui cherche à se rendre indépendante de Dieu, à se séparer de son amour et de sa volonté. Pourquoi donc y renoncer ? Parce que notre volonté autonome entretient l’illusion fautive qu’elle peut se satisfaire elle-même, qu’elle est toute-puissante. La vraie vie ne peut se trouver qu’en rétablissant le lien avec le Créateur Dieu, et son Animateur, le Saint-Esprit.

Notre appel est de travailler avec Dieu à la construction de notre identité. Notre vrai moi est caché en Christ, et Dieu nous révèle petit à petit qui nous sommes. C’est dans ce processus que Dieu fait grandir notre personnalité, comble notre recherche d’identité, et accomplit pleinement notre humanité. Attention ! Il y a un grand danger à renoncer à notre humanité, dans notre effort pour nous rapprocher de Dieu. Ne pas accepter les limites de notre humanité et lutter pour être comme Dieu, cela a été le péché de nos premiers parents en Eden. Dieu nous transforme et nous libère de notre fausse identité égocentrique. Il nous montre comment devenir plus pleinement humain.

Bernard Bally

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